Colloque international
Co-organisé par
– Università degli Studi di Firenze – Dipartimento di Storia, Archeologia, Geografia, Arte, Spettacolo (SAGAS),
– Centro Interuniversitario di Studi di Storia Globale (GLOBHiS)
– Centre de Recherche sur le Monde Iranien (CeRMI)

20-21 mai 2021
En Visioconférence (inscription obligatoire)

Programme et affiche en format pdf
Résumés des interventions en format pdf
Informations complètes sur le Site web du colloque


Comité d’organisation
Beatrice Falcucci

PhD Candidate Università di Firenze
Emanuele Giusti
PhD Candidate Università di Firenze / PSL-ENS
Davide Trentacoste
PhD Candidate Università di Teramo / Sorbonne Nouvelle

Comité scientifique
Mario Casari • Professore associato, Università di Roma “La Sapienza”
Bernard Heyberger • Directeur d’études, EHESS / EPHE
Rolando Minuti • Professore ordinario, Università di Firenze (SAGAS)
Pascale Rabault-Feuerhahn • Chercheur CNRS/ENS (UMR 8547)
Antonella Romano • Directrice d’études, EHESS
Francesca Tacchi • Professoressa associata, Università di Firenze (SAGAS)
Giovanni Tarantino • Ricercatore, Università di Firenze (SAGAS)


Le colloque (Re)lire les voyageurs en Orient, former les identités et construire la nation en Italie après l’unification aborde la littérature de voyage moderne (XVème-XVIIIème siècles) sous un angle historiographique novateur. Plutôt que d’interroger la valeur documentaire de ce type d’écrits et ce qu’ils révèlent des espaces et des époques où ils ont été produits, il s’agit de se concentrer sur les rééditions et les relectures dont ils ont fait l’objet.

L’objectif est de mettre en évidence la manière dont ces récits ont pu être (ré)utilisés à des fins politiques et idéologiques à des époques postérieures à leur première publication. Le colloque porte ainsi sur la manière dont cette littérature produite à l’époque moderne a été mobilisée, depuis le XIXe siècle et jusqu’à nos jours, dans un contexte de formation des identités collectives et de “construction de la nation”. Ces (ré)utilisations seront également analysées au prisme des relations entre les différents pays concernés par les expériences des voyageurs.

Le colloque se concentrera plus particulièrement sur les relations entre la péninsule italienne et les pays qui, à l’époque moderne, étaient désignés sous les noms d’Orient, d’Indes ou de Levant. Toutefois, la période des relectures et des réemplois de la littérature de voyage est aussi, pour l’Italie unifiée, une période d’échange intense, mais aussi de rivalité voire de conflits, avec d’autres pays européens, dont la France : ce fut le cas par exemple à l’occasion de la construction du canal de Suez, marquée par une vive concurrence internationale. L’enjeu du colloque est donc de poser les jalons d’une histoire commune et conflictuelle des postérités de la littérature de voyage.

Les communications mettront en évidence la nature multiple, fragmentée et négociée des processus de construction de l’identité nationale, dans la mesure où ceux-ci sont le fruit de rencontres et d’affrontements politiques, diplomatiques, commerciaux et culturels qui impliquent des pays souvent très éloignés les uns des autres. Ces processus seront appréhendés dans la longue durée et étudiés à différentes échelles, afin de montrer combien la construction de l’identité nationale se réalise à travers le remaniement continu des expériences passées de différentes sociétés. En ce sens, la communauté nationale qui émerge se présente comme le résultat de la retraduction de ces différentes expériences en un récit unifié. A travers ces problématiques, le colloque est en prise avec certains défis sociétaux contemporains – en particulier, les phénomènes migratoires.

A travers l’étude des usages politiques et idéologiques de la littérature de voyage, on pourra ainsi interroger la manière dont les migrations amènent à élaborer de nouveaux concepts de citoyenneté, et à construire des histoires partagées destinées à les étayer.